Prix public : 24,00 €
En 1999, Le Projet Blair Witch sort sur les écrans et les réalisateurs Daniel Myrick et Eduardo Sánchez lancent la mode du film faussement amateur, retraçant pas à pas la disparition d'un groupe d'apprentis cinéastes. En une décennie, le found footage se constitue en genre à part entière et offre au cinéma fantastique et horrifique quelques-uns de ses plus grands succès, dont la saga Paranormal Activity, Chronicle, Diary of the Dead, [REC], avant de s'essouffler et de quasiment disparaître. Feu de paille ou laboratoire d'une révolution cinématographique ? Ce livre examine le found footage comme forme hybride, au croisement entre réalité et fiction, pauvreté des moyens et ingéniosité des dispositifs, expérimentation et tentation mercantiliste. En exhibant la technologie de filmage, le found footage n'aspire-t-il pas en définitive à montrer ce qui demeure habituellement invisible : l'acte de voir lui-même ? S'envisage donc ici la manière dont les cinémas fantastique et d'horreur, par le biais de caméras dévoilées à l'écran, retrouvent leurs racines les plus profondes, à savoir imager la terreur. À ceci près que les monstres et les fantômes ne se tiennent plus devant la caméra mais dans l'oeil même de son objectif.
Chroniqueur pour le site Sueurs froides (http://www.sueursfroides.fr), Stéphane Bex enseigne le français et les lettres classiques.