Prix public : 11,50 €
Récit dont le narrateur est un jeune conscrit, perdu en pleine guerre de conquête de l’Algérie, dans les années 1840. Jeanne Bastide, avec beaucoup de sensibilité et de justesse pénètre son univers mental et donne voix à son désarroi, sa peur et la nostalgie de son terroir. Joseph s’adapte comme il peut à la vie du casernement mais il lui faut bientôt tenir son rôle dans cette tragédie : détruire les récoltes, piller et brûler les villages, massacrer les populations… Alors il tue. Trop, pour lui. Il s’exprime peu ; les mots restent enfouis et tournent sans cesse dans sa tête. Car si Joseph est secret, c’est qu’il habite aussi un autre ciel où il fait corps avec l’intensité de la lumière, l’immensité du bleu, envoûté par le bruit d’une robe froissée qui s’éloigne… Entre le dit et le non-dit, Jeanne Bastide s’empare de notre douloureux héritage colonial pour interroger, à travers les pensées et les actes de son narrateur, l’ambiguïté de la conscience humaine face à l’amour et à la guerre ; un chant d’exil sensible et fulgurant.