Prix public : 23,00 €
Alors que l’industrie a longtemps été considérée d’un point de vue avant tout économique, avec des tensions sociales portées par le monde du travail, elle est maintenant aussi envisagée comme la source d’un problème environnemental générant de nouvelles tensions sociales. La mise en cause des autorités étatico-administratives et des industriels dans leur capacité à maîtriser les risques a fait germer l’idée d’une transformation des formes démocratiques conduisant à l’intégration systématisée et institutionnalisée de l’opinion publique dans le développement industriel. Ce mouvement a engendré une évolution législative significative. Le droit de regard sur l’organisation des entreprises – désormais juridiquement établi – accordé aux parties civiques, bouscule les pratiques et la gestion des industries à risques. Le contrôle par les parties civiques du mode de fonctionnement de l’entreprise entame les prérogatives traditionnelles de la sphère économique privée, ce qui soulève deux difficultés : celle de la responsabilité et celle de la tension entre confidentialité et accès à l’information. Ce contrôle par les parties civiques leur permet de formuler des exigences réalisables pour l’entreprise, et il incite les dirigeants d’entreprise à s’inscrire dans une dynamique tendue vers la réduction des risques et des dangers. Cependant, comme le montrent les diverses contributions, malgré la redéfinition des conditions d’ouverture publique de la sphère industrielle, l’implication citoyenne reste inégale, tout comme l’exercice d’un contrôle civique n’est pas forcément bien perçu par les « décideurs », notamment économiques. En ce sens, l’objectif de cet ouvrage est de pointer les enjeux soulevés par la question de l’information, de la concertation et, plus généralement, de l’entente sociale sur les risques technologiques.