Prix public : 60,00 €
Elizabeth Eyre de Lanux (1894-1996) est née en Pennsylvanie, dans une famille cultivée et fortunée. Fille aînée de Richard Derby Eyre, avocat, et d’Elizabeth Krieger, elle est la nièce de l’architecte Wilson Eyre Jr. (1858-1944) et de Louisa Lear Eyre (1872-1953), sculpteur, dont elle est très proche. Elle étudie le dessin et la peinture à l’Art Students League à New York jusqu’en 1915. Elle adopte le pseudonyme Eyre de Lanux après sa rencontre avec le diplomate et écrivain français Pierre Combret de Lanux, qu’elle épouse en 1918 avant de quitter les États-Unis pour la France à la fin de l’année. Le couple fréquente les personnalités du monde littéraire et artistique : Cocteau, Picasso, Matisse, Joyce, Stein et Man Ray, qui fera plusieurs portraits de l’artiste. Elle devient la maîtresse de Drieu la Rochelle puis d’Aragon. Elizabeth Eyre de Lanux tient une rubrique dans Town & Country, fréquente Romaine Brooks, qui fait son portrait sous le titre de Chasseresse, et l’atelier du sculpteur Constantin Brancusi. En 1926, elle rencontre Evelyn Wyld par l’intermédiaire d’Eileen Gray (avec qui elle avait créé un atelier de tissage à Paris) et dessine des tapis à motifs géométriques qu’Evelyn Wyld réalise. Elles participent pour la première fois au Salon des artistes décorateurs en 1928, où elles présentent des tapis et une table monumentale faite d’une dalle de verre sablé supportée par deux blocs de verre, et sont présentes à la première exposition de l’Union des artistes modernes en 1930. Eyre de Lanux a aménagé des appartements et maisons en France et à l’étranger. On peut citer le pied-à-terre du critique d’art néerlandais Jan Heiliger sur l’île Saint-Louis, deux appartements rue Gît-le-Cœur ; la maison de George Sebastian à Hammamet en Tunisie ; la maison de la collectionneuse d’art moderne Isabelle Clow à Lake Forest, en collaboration avec l’architecte David Adler. En 1932, l’ouverture de la boutique Décor et l’aménagement du bar Le Pavillon Bleu, à Cannes, marquent la fin de sa carrière. C’est en 1989, lors de la vente de la collection Robin Symes à Sotheby’s New York, qu’Elizabeth Eyre de Lanux sortira de l’oubli. Elle utilise la laque, la marqueterie de paille mais aussi des matières nouvelles pour l’époque comme le liège, l’ambre, le linoléum. Comme Jean-Michel Frank, elle fera appel à la société Chanaux pour réaliser ses meubles.