Prix public : 12,70 €
1993, Saigon : tournage du film de Jean-Jacques Annaud, L’Amant. La rivière dormait, plate, immobile. Soudain, la jeune vietnamienne a émis un son étrange, un appel strident et fluide qui affleurait l’eau. Puis, du plus lointain de la rivière un passeur est arrivé lentement sur sa barque. Le montage est comme cela. Dans le silence, après l’agitation du tournage, le réalisateur continue son aventure cinématographique. Le monteur est là, sait depuis longtemps ce qu’on attend de lui, reconnaît l’appel et s’adapte à celui qui lui a fait signe. Il emmène « l’autre » sur sa barque, mouvante, souple et légère, traversant sans bruit les incertitudes, les intempéries intérieures, et le dépose quelques mois plus tard sur l’autre rive. Alors le passeur repart. Les monteurs apparaissent ainsi dans la vie d’un réalisateur, de manière épisodique, discrète, efficace. Sans eux, la route n’aurait pas de suite.