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Peut-on aimer sa patrie sans oublier les devoirs d'humanité qui unissent tous les hommes ? Naguère encore, les historiens opposaient volontiers un cosmopolitisme des élites à un patriotisme « bourgeois » et « national ». Des travaux plus récents ont remis en cause cette dichotomie étroitement déterministe. Alphonse Aulard, au début du siècle dernier, avait déjà insisté sur l'inadéquation des catégories du « nationalisme » et de « l'internationalisme » de son temps pour comprendre la manière dont les hommes des Lumières et les « patriotes » révolutionnaires avaient analysé les relations entre les peuples. Les événements politiques actuels, la globalisation de l'économie, la construction européenne ont relancé l'intérêt des chercheurs pour les droits de l'humanité et la souveraineté des nations. Le « patriotisme exclusif » et le « cosmopolitisme de système », comme le déclarait l'abbé Grégoire en 1792, sont les deux faces d'un même oubli. Les révolutionnaires américains, bataves, belges, liégeois, genevois, français, haïtiens, les patriotes européens partisans de la Révolution française, ont tous réfléchi à des degrés divers aux implications pratiques de cette dialectique entre l'universel et le singulier. C'est ce que cet ouvrage se propose de démontrer à travers un certain nombre d'études et d'exemples connus et moins connus - la Révolution genevoise ou l'insurrection de Tupac Amaru II au Pérou - qui éclaireront tous ceux qui s'intéressent au phénomène révolutionnaire à l'oeuvre en Europe et aux Amériques à la fin du XVIIIe siècle. L'ouvrage est suivi d'une chronologie qui sera très utile aux étudiants.