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Fin 1924, quand Trotsky écrit Les Leçons d’Octobre, il mène la lutte, avec les dirigeants et militants bolcheviques restés fidèles à l’enseignement et au combat de Lénine, contre la bureaucratie qui étouffe la démocratie ouvrière dans le parti et dans l’Etat né de la révolution d’octobre 1917. Une dégénérescence qui, sous la houlette de Staline, va transformer l’URSS en une féroce dictature antiouvrière. Comment en est-on arrivé là, sept ans après la révolution ? A l’issue d’une guerre civile que les forces coalisées du monde capitaliste lui ont imposée, le pouvoir soviétique n’a pas été écrasé. Il a vaincu grâce au soutien qu’il a su trouver parmi la classe ouvrière, la paysannerie et les peuples de l’ex-empire des tsars. Grâce aussi à la vague révolutionnaire qui s’est levée dans divers pays. Le pouvoir soviétique va donc survivre. Comme Marx avant eux, Lénine, Trotsky, les bolcheviks ne concevaient la victoire du socialisme qu’à l’échelle internationale. Or, l’Union soviétique, fondée fin 1922, reste isolée, entourée de régimes socialement hostiles. Après 1917, la révolution avait éclaté en Finlande, en Allemagne, en Hongrie, en Bulgarie. Mais nulle part ailleurs qu’en Russie, elle n’a réussi à l’emporter, même quand elle se présentait sous les meilleurs auspices. Pourquoi ? Aux militants, aux travailleurs qui se posent cette question dont dépend le sort de l’humanité, Trotsky répond qu’en même temps que les masses ouvrières et paysannes ont tenu le premier rôle dans la Révolution, le parti bolchevique et sa direction ont eu un rôle décisif, indispensable dans la victoire de l’insurrection ouvrière. Et pour cela, dit-il : « Il faut étudier Octobre ».