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Si au départ le mot piquetero désigne des chômeurs ayant une conscience de classe, aujourd'hui il s'agit plutôt d'un ensemble aux multiples facettes. On y trouve, bien entendu, les chômeurs et leurs familles, et aussi tous les précaires et les employés (La définition officielle de l'emploi étant un minimum d'une heure hebdomadaire rétribuée) sous le seuil de la pauvreté. Et y sont aussi les peuples originaires du nord et du sud, dont les terres sont la proie des grands propriétaires et des multinationales (pour planter du soja majoritairement transgénique ou élever des moutons pour la laine de Benneton). Les piqueteros sont les exclus du système néo libéral relevant la tête pour s'organiser et résister, en tombant bien des fois dans les promesses creuses (accompagnées d'enveloppes) du parti au pouvoir. Depuis 1996-1998, ils maintiennent leurs demandes de travail juste et digne, face à la surdité et la cécité permanentes de tous les grands partis politiques (fidèles aux multinationales), la pauvreté endémique et des subsides squelettiques, le chômage et les emplois précaires (surtout ceux du gouvernement), la menace et la présence de la faim, la dénutrition infantile, la hausse du narco trafic, la gâchette facile des différentes polices. C'est l'instinct et l'expérience de la survie qui les obligent à militer ensemble, à chercher à construire un autre présent pour un autre futur.