Prix public : 25,00 €
Né en 1884 à Vichy dans une famille dont les racines remontent jusqu’aux pentes des Pyrénées, Albert Londres est bien davantage qu’une référence absolue en matière de « grand reportage » : c’est un mythe, une icône emblématique de toute action journalistique visant à refléter le monde tel qu’il est, sans tabous ni frontières.Jeune poète devenu correspondant de guerre, journaliste d’investigation avant l’heure, Albert Londres fut au cours de sa brève mais riche existence, un mélange d’aventurier et d’écrivain, de voyageur au long cours et d’homme de convictions doté d’un sens aigu de l’observation et de la narration, qui ont fait de lui, avant tout, un humaniste « engagé » sur les cinq continents. Des Balkans au Proche-Orient, de l’Europe de l’Est au Japon, à l’Indochine, à l’Inde et à la Chine, en passant par la Guyane, l’Algérie, l’Argentine et le Congo, cet infatigable globe-trotter s’est fabriqué l’image d’un dénonciateur professionnel, d’un « redresseur de torts » tous azimuts, présent sur tous les « fronts » de l’histoire internationale. De l’état du monde et des sujets de société de son temps, il a donné une vision sans concessions, fruit d’une grande maîtrise du style et des techniques narratives, de sorte que ses articles, comme ses livres, restent des modèles du genre. Sa célèbre formule « La plume dans la plaie » a fait le tour du monde comme pour mieux résumer les combats incessants à mener contre l’injustice sous toutes ses formes.À l’instar de l’association « Regarder… Agir pour Vichy et ses environs » qui œuvre pour sa réhabilitation au travers des « journées » et des « rencontres Albert Londres », Jacqueline Débordes tente ici de réparer cette étrange injustice qui veut qu’un reporter de première classe tel qu’Albert Londres - à qui toute une profession doit ses lettres de noblesse - n’est que rarement commémoré dans sa ville natale.Sans doute ses absences longues et répétées ont-elles été la source du presque-oubli dans lequel il est tombé au fil des ans, et ce, malgré le « prix » dont il est indirectement à l’origine depuis 1933, au lendemain de sa tragique disparition en Mer Rouge…La plus prestigieuse récompense de la presse française contemporaine lui doit, en effet, d’être décernée aujourd’hui aux meilleurs reporters de la presse écrite et audiovisuelle française.Ce n’est donc pas le moindre mérite du livre de Jacqueline Débordes que de contribuer à mieux faire connaître celui qui, plus qu’un journaliste habité d’un supplément d’âme, fut d’abord une « conscience » à l’échelle mondiale.