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La théorie moderne de l’évolution, compromis temporaire entre darwinisme de tendance matérialiste et génétique de tendance idéaliste, est en « crise de croissance », à l’heure où les généticiens de laboratoire eux-mêmes ne croient plus à la définition classique que l’on donne au gène, et lui préfèrent une prometteuse « épigénétique »… Sans voir qu’il s’agit là de redécouvertes d’agronomes soviétiques, hier tant vilipendés pourtant.Ces derniers avaient en effet eu le tort de critiquer la corruption idéaliste des thèses de Darwin par la génétique, lui préférant ce qu’ils considéraient comme la forme la plus haute du matérialisme : le matérialisme dialectique.Depuis l’époque de Darwin et de Marx, une tradition de critique des nouvelles théories scientifiques par les marxistes, s’est perdue entre l’excès d’arrogance des lyssenkistes et l’excès de révérence d’un Althusser par exemple, laissant, comme à chaque « crise scientifique », l’ombre du créationnisme obscurantiste refaire surface.À la lumière des dernières avancées de la biologie, il est temps de proposer à la critique une grille d’interprétation des faits nouveaux dans une définition réellement « matérialiste dialectique » de la vie, rendant son évolution aussi nécessaire que ses capacités à résister aux changements.Si on ressuscite la science marxiste pour comprendre la crise financière planétaire actuelle, il est temps d’admettre qu’elle peut aussi se rendre utile dans bien d’autres disciplines pour éclairer notre monde.