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À l’instar de nombreuses langues, le breton possède plusieurs argots. Parmi ceux-ci, il en est un, le tunodo ou langage argotique des chiffonniers et des couvreurs de La Roche-Derrien et de ses environs, dans le Trégor.Afin d’en apprécier toute l’originalité, nous reproduisons un fragment de dialogue entre deux couvreurs et un chiffonnier, dont la traduction figure p. 91-93 :–Tremenet eo an daouzek abostol ?– Miñson.– Gourd eo ober grallik, pa vez aet an ostand eus ar c’houez.– Kelien ! An ambrelhin eo...– Miñson oc’h da lugnañ : un daouanenn eo deus ar vilaj... Huonik ’zo tomm : gourd eo d’an taouen mont war ar beoz.– Gourtoc’h da baotred an tok-tok ober moris : miñson ’vo an tarieg.– Goje. Met ho ches a zo ’vel eur rup : bezañ hoc’h eus ur choufretezen ’vit ma fopulo ?– Miñson. Rufan ’zo ’barzh ar c’houez.– Bos ! Lugnit ar wammel hag hi he deus lakaet an erlekin war he dron.– Letez a vo ’ta d’an talar bihan ? Ma jes a chomo neuze da dunodiñ.– Goje.Cet argot est sans nul doute celui qui a été le mieux étudié au cours du 19e et du 20e siècle. En 1885, parut le livre de Narcisse Quellien, depuis longtemps introuvable et réédité ici dans son intégralité, à partir duquel les autres collecteurs Émile Ernault, Alain Le Diuzet et Ernest Le Barzic allaient mener leur propre étude.Le tunodo est étroitement lié au breton, dans sa grammaire comme dans son vocabulaire. Cependant, son étude permet de déceler des rapports étymologiques avec les argots de France ou d’autres pays.Près de 700 termes sont regroupés dans le présent ouvrage, avec un glossaire final facilitant une recherche rapide et précise.De la diversité naît la richesse, dit-on. Cet argot ne demande qu’à renaître. Puissent les bretonnants, à la lecture de ce livre, contribuer à lui redonner vie.