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Les luttes pour l'accès à la contraception et à l'IVG donnent l'illusion aux femmes qu'elles contrôlent entièrement leur fécondité. En réalité, cette maîtrise se limite encore à la décision de poursuivre ou d'interrompre une grossesse, tandis que le droit à disposer de son corps dans le cadre de la prise en charge de la grossesse et de l'accouchement ne s'exerce pas si librement. Alors que 800 000 femmes par an sont concernées par la grossesse et l'accouchement, comment expliquer que les luttes pour l'autonomie des femmes enceintes et accouchantes restent confidentielles ? Il est temps de déconstruire cet impensé du féminisme. Pour le comprendre nous avons établi un état des lieux de la limitation considérable de l'autonomie sexuelle et reproductive des femmes. D'autre part, l'analyse historique montre de quelle manière l'accouchement a été progressivement désexualisé et mis sous contrôle. Ainsi, une analyse féministe des violences obstétricales devient possible, et permet d'affirmer que l'accouchement est un événement de la vie sexuelle, potentiellement vecteur d'empuissancement, et que les futures mères sont aussi des sujets du féminisme.