Prix public : 10,00 €
Auteur : François Huglo Les vignes sont écrites, à la ronde, pleins gras et déliés en vrilles, noeuds et volutes, spirales entre-coupées sur les lignes de leur palissage. Dans ces taillis horizontaux, l'hiver, se croisent des fers, et des bras, en X, en V en Y, les ceps poussent leurs cornes, vieux taureaux et jeunes béliers. Des lyres, des antennes, des diapasons. Ruptures: il manque des pieds. Et les lettres recommencent à se suivre, à se ressembler et à ne pas se ressembler. Portées pour une musique baroque. Les bois tombés effilent de leur charpente, comme les branches des pommiers, des courbes espacées, montantes, côtes de la cage thoracique, armature d'une épave (la carcasse d'un grand animal dans le désert, galion échoué sur son or). Mais elle ne parle pas de mort, la chute du trop-plein des vignes taillées, qui deviendra fagots pour l'entrecôte, rien de funèbre dans la taille, la belle épure de l'hiver, saison alchimique, épreuve des quatre éléments, bain révélateur. Au printemps, sur les ceps et leurs cornes (les astres recourbées), les noeuds de jonc, de vime ou de ficelle semblent une délicate attention, davantage une célébration qu'un souci de la vendange. Isolé de l'ensemble des opérations qui visent à améliorer une récolte, considéré en lui-même, dans sa répétition chaque année depuis des générations, ... ED : Des Vanneaux (2005), 12x21 cm, 41 pages, broché.