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La rencontre d’André Breton et de Guy Debord n’a jamais eu lieu. Selon Debord, il allait de soi que l’un excluait l’autre : Breton et le surréalisme appartenaient au passé, celui-là même que la Seconde Guerre mondiale venait d’engloutir, en sorte que tout était à recommencer. Ce jugement expéditif à l’égard du surréalisme méritait d’être reconsidéré dans un esprit étranger à tout règlement de compte. Car tout en rejetant avec mépris le surréalisme vivant, les lettristes radicaux qui ont pris en 1957 le nom de situationnistes n’ont pu échapper à toute forme de ressemblance ; c’est avec le sentiment d’être en terrain connu que de jeunes surréalistes de la dernière vague (1946-1969) sont entrés en relation avec Debord et quelques-uns de ses amis au milieu des années 1950. Ça commence bien, disait le tract qu’ils rédigèrent de concert... mais ça finit mal. Divergence fondamentale ou intime parenté occultée par des rivalités de façade ? Une histoire détaillée des relations mouvementées entre surréalistes de Paris et de Bruxelles avec Guy Debord et ses amis restait à écrire pour comprendre, notamment, un des ressorts de la construction de l’identité situationniste. Surréalistes et situationnistes, vies parallèles contient des tracts, une dizaine d’illustrations et des textes de Jean-Louis Bédouin, André Breton, Claude Courtot, Adrien Dax, Tom Gutt, Simon Hantaï, Gérard Legrand, Marcel Mariën, Benjamin Péret, José Pierre, Jean Schuster, Jan Strijbosch, Raoul Vaneigem et Joseph Wolman, et des lettres inédites de Guy Debord. Il permet de remonter le cours tumultueux de ces vies parallèles.