Prix public : 13,00 €
<p>Jean-François Regnard est né en 1655 à Paris ; il est<br /> mort en 1709 à Dourdan. Entre temps il mena une vie<br /> aisée mais mouvementée qu’il partagea entre le jeu, la<br /> littérature et les voyages. Visitant l’ltalie, il fut capturé<br /> au retour par les barbaresques et emmené comme esclave<br /> à Alger, ce qui ne le découragea pas des aventures<br /> puisqu’il s’en alla explorer le Grand Nord dont il ramena<br /> un curieux Voyage en Laponie. Revenu en France en 1683,<br /> il se lança dans la carrière littéraire comme auteur dramatique<br /> et rencontra maints succès avec, notamment, Le<br /> Joueur (1696), Le Retour imprévu (1700), Les Folies amoureuses<br /> (1704), Les Ménechmes (1705) et, ce qui est sans<br /> doute son chef-d’oeuvre, Le Légataire universel (1708).<br /> Non content d’être un dramaturge à succès,<br /> Regnard mania aussi la satire avec une grande<br /> habilité. C’est cet aspect peu connu de son talent<br /> que nous donnons à lire principalement ici…</p> <p>Pourquoi donc lire aujourd’hui ce Regnard qui, toute<br /> sa vie, joua par trop de chance ? Pour deux raisons au<br /> moins, dont chacune serait à elle seule suffisante. Tout<br /> d’abord Regnard fut un excellent observateur d’une<br /> époque qui n’en manqua certes pas. Le Grand Siècle<br /> n’est pas ce qu’un vain peuple pense. Passé l’enthousiasme<br /> des débuts du règne personnel de Louis XIV,<br /> le goût immodéré du Grand Roi pour les guerres et<br /> les belles bâtisses, passe-temps fort coûteux, finit pas<br /> lasser ses sujets. Par ailleurs, le monarque a certes<br /> réussi à mettre au pas une noblesse d’épée un peu<br /> trop remuante (ce qu’un Saint-Simon ne lui pardonnera<br /> jamais), mais les places sont occupées désormais<br /> par des gens qui ne valent guère mieux. Dans les<br /> troubles de ces dernières années du règne, la guerre,<br /> qui ruine le pays, enrichit une bourgeoisie toujours<br /> prête à profiter des crises. Tout le théâtre de Regnard,<br /> comme d’ailleurs celui de Lesage à la même époque,<br /> ne cesse de le démontrer. Les marquis, chez Regnard,<br /> sont la plupart du temps de faux marquis, comme les<br /> dévots de La Bruyère sont de faux dévots. C’est qu’il<br /> n’en coûte pas cher, en cette fin de règne, de prendre<br /> indûment un titre nobiliaire pour se pousser dans le<br /> monde. Le chevalier de sa comédie des Ménechmes<br /> peut s’écrier : « J’achèterai je pense / Deux ou trois<br /> marquisats des mieux rentés de France. » Et si son<br /> valet, dans un alexandrin qui en dit long, fait l’éloge<br /> de : « La belle impression ! les beaux noms ! le beau<br /> style ! », ce qui cause un tel enthousiasme, ce sont les<br /> billets au porteur de son maître. La fortune est tout<br /> désormais : voici venu le temps des financiers.<br /> La seconde raison qui devrait nous inciter à lire<br /> Regnard, et en particulier sa poésie, c’est qu’il manie<br /> les vers en virtuose, avec un brio et une élégance<br /> rares, particulièrement à son époque. Sa versification,<br /> toujours correcte, donne une impression de<br /> fluidité, et même de facilité, qui ne doit pas tromper.<br /> Il y a là, à n’en pas douter, autant de travail que de<br /> dons et cette légèreté, ce naturel dans l’expression<br /> (qui, de fait, n’est jamais forcée) est la marque des<br /> grands. Regnard, apôtre de la joie, chantre du bonheur<br /> de vivre et de la liberté, a dû forger lui-même<br /> ses outils. Il a su se donner les moyens adéquats pour<br /> chanter l’amour, l’amitié, le plaisir d’être ensemble et<br /> de partager. En ces années où s’achève un trop long<br /> règne, à la charnière d’un siècle épuisé et d’un siècle<br /> qui n’ose encore paraître, cette nature qu’on a le sentiment<br /> de redécouvrir, ce bonheur qui est une idée<br /> neuve, Regnard met à les chanter toute sa ferveur et<br /> tout son talent</p> Jean-François Regnard<br /> « ICI L’ON FAIT CE QUE L’ON VEUT »<br /> Choix et présentation de Karim Haouadeg<br /> OBSIDIANE<br /> Les placets invectifs<br /> Jean-François Regnard est né en 1655 à Paris ; il est<br /> mort en 1709 à Dourdan. Entre temps il mena une vie<br /> aisée mais mouvementée qu’il partagea entre le jeu, la<br /> littérature et les voyages. Visitant l’ltalie, il fut capturé<br /> au retour par les barbaresques et emmené comme esclave<br /> à Alger, ce qui ne le découragea pas des aventures<br /> puisqu’il s’en alla explorer le Grand Nord dont il ramena<br /> un curieux Voyage en Laponie. Revenu en France en 1683,<br /> il se lança dans la carrière littéraire comme auteur dramatique<br /> et rencontra maints succès avec, notamment, Le<br /> Joueur (1696), Le Retour imprévu (1700), Les Folies amoureuses<br /> (1704), Les Ménechmes (1705) et, ce qui est sans<br /> doute son chef-d’oeuvre, Le Légataire universel (1708).<br /> Non content d’être un dramaturge à succès,<br /> Regnard mania aussi la satire avec une grande<br /> habilité. C’est cet aspect peu connu de son talent<br /> que nous donnons à lire principalement ici…<br /> Vignettes originales d’Avoine<br /> Diffusion Les Belles Lettres<br /> Prix : 13 €<br /> OBSIDIANE « I C I L ’ O N F A I T C E QUE L’ON VEUT » Jean-fran çoit re gnard<br /> EAN : 9782916447810<br /> COUV_