Prix public : 15,00 €
<p>Ce qui attire les poèmes de Pincas dans le concept de frontière est<br /> précisément cette finesse, cette ténuité, cette fugacité aussi,<br /> qui constituent en vérité la moelle du temps, sa substance<br /> si peu perceptible, quasiment invisible. Et le temps, qui<br /> est le moteur et l’écrin de la condition humaine, doit être<br /> capturé pour que naisse le chant lyrique. Seul son courant<br /> permet à la barque de la poésie de naviguer. « Passent les<br /> jours, et passent les semaines… » Sans le sens du temps, la<br /> sensibilité à sa matière, le souvenir, comme objet et comme<br /> acte, ce « regret du bonheur perdu », cette « mélancolie du<br /> départ », pour reprendre les termes de Jankélévitch au sujet<br /> de La Cerisaie de Tchekhov, ne saurait être. Et le souvenir</p> <p>est au poète une alma mater, un phare dans la nuit du néant<br /> qu’il sonde si bien.</p> « Aucun lieu n’est plus prégnant que la frontière. Et c’est un<br /> mot sur lequel Pincas insiste : « La frontière entre la tristesse et la<br /> joie est très mince. » « La frontière de la mémoire s’étend loin et<br /> jusqu’au bout de l’espace des gens que nous avons aimés. »<br /> Ce qui attire le poème dans le concept de frontière est précisément<br /> cette finesse, cette ténuité, cette fugacité aussi qui constituent en<br /> vérité la moelle du temps, sa substance si peu perceptible, sinon<br /> invisible. Et le temps, qui est le moteur et l’écrin de la condition humaine,<br /> doit être capturé pour que naisse le chant lyrique. Seul son<br /> courant permet à la barque de la poésie de naviguer. « Passent les<br /> jours, et passent les semaines… » Sans le sens du temps, la sensibilité<br /> à sa matière, le souvenir, comme objet et comme acte, ce « regret<br /> du bonheur perdu », cette « mélancolie du départ », pour reprendre<br /> les termes de Jankélévitch au sujet de La Cerisaie de Tchekhov, ne<br /> saurait être. Et le souvenir est au poète une alma mater, un phare<br /> dans la nuit du néant qu’il sonde si bien… »<br /> Emmanuel Moses