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Femme ardente, politique, sincère jusqu’au sacrifice de sa personne, solidaire de ses camarades de lutte et de bagne, telle est pour la postérité Louise Michel. La grande pasionaria de la lutte des classes, de la Commune en 1871, de la justice, de l’égalité des sexes et de l’éducation pour tous. Singulièrement attachée à Victor Hugo, elle lui adressera des lettres et des poèmes admirables, dont sont extraites et adaptées celles de ses huit années de prison et d’exil. Elle exalte la solidarité dans le combat et la mort, affirme que ceux qui sont tombés reviendront « foule sans nombre », confie à Hugo ses colères et les mouvements intimes de son âme, lui conte des épisodes de son quotidien dans la prison, et au bagne, le prie d’user de sa notoriété pour sauver ses pairs ou aider leur famille. Nous ne connaissons pas les réponses pour la plupart perdues, mais nous les devinons aux commentaires des échanges. Toutes les causes des opprimés l’intéressent. Elle veut aller jusqu’au bout de ses engage- ments, refuse tout compromis. Son expérience de proscrite en pays canaque lui fera prendre conscience de nouvelles injustices : elle défendra la cause des Noirs, enseignera, admirera les orages, apportera une lumière de liberté du côté de la Nouvelle Calédonie. Révoltée certes, elle le restera au-delà de son retour. N’en demeure pas moins cette empathie permanente pour l’huma- nité injustement traitée : “En attendant, ma pitié est pour tout ce qui souffre, pour la bête muette, plus peut-être que pour l’homme. Ma pitié va loin. Ma révolte contre les inégalités sociales va plus loin encore. Elle grandit, grandit tou- jours, à travers la lutte, à travers l’hécatombe. Elle domine ma douleur et ma vie. Elle reviendra de par-delà l’océan.”