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Lettres de guerre d'Hendrik Witbooi, capitaine du Grand Namaqualand La voix d'un chef de guerre du Sud-Ouest africain, avisé et convaincu du bien-fondé de sa résistance à la domination allemande à la fin du XIXe siècle. Un témoignage rare de la colonisation du point de vue du colonisé. « Jamais de ma vie je n'ai rencontré le Kaiser allemand et je ne peux donc l'avoir offensé en parole ou en acte. Par ailleurs, Dieu nous a donné sur terre des royaumes distincts. Partant, je sais et je crois que ce n'est ni un péché, ni un crime de ma part que de vouloir rester le chef indépendant de mon pays et de mon peuple. Si vous voulez me tuer pour ça, alors que je n'ai pas commis de faute, je n'y vois aucun mal ni aucune honte: je mourrai honnêtement pour ce qui m'appartient puisque vous dites que je mourrai bientôt pour mon indépendance et pour mon royaume. Je ne fais donc rien de mal en ne voulant pas me soumettre à vous. Vos accusations ne font que refléter la partialité de vos propres idées et de vos intentions, et n'ont d'autre fin, tout en faisant la preuve de ma culpabilité, que de vous conférer l'apparence de la vertu et de la vérité. » Hendrik Witbooi à Theodor Leutwein, représentant du Kaiser dans le Sud Ouest africain « C'est une chance que Witbooi n'ait pas vécu assez longtemps pour connaître le destin de son peuple rouge sous la botte allemande. Vaincre les Hereros sur le champ de bataille et, par la suite, les Namas, s'avéra n'être [pour les Allemands] que la première étape d'un projet plus vaste et plus sinistre: le génocide ». J.M. Coetzee