Prix public : 19,00 €
Jadis placée au centre de l’histoire, l’Europe tend à présent, de plus en plus, à n’en occuper que la périphérie. À la crise institutionnelle survenue après les non français et hollandais au projet de Constitution européenne, renforcé par le non irlandais au traité de Lisbonne, à l’impuissance politique face aux conflits qui se multiplient à sa périphérie, à l’aventurisme militaire en Afghanistan, en Irak et peut-être bientôt ailleurs, conséquence directe de l’inféodation politique aux intérêts stratégiques américains, sont venus s’ajouter le détramage du tissu industriel et l’implosion financière. Toutes choses concourant à marginaliser un continent désormais ligoté par ses alliances, plombé par sa monnaie, handicapé par un système faussement social d’assistanat généralisé et asservi par le fétichisme de pseudos droits de l’homme. Dans ce glissement vers la marginalisation, les élites européennes portent à l’évidence une lourde responsabilité. Ayant abdiqué de leurs devoirs envers leur communauté nationale, trahi leur héritage historique et spirituel, récusé les principes du Christianisme fondateur de la Civilisation européenne, les élites ont contribué progressivement à réduire l’Europe à un trivial espace économique… Un espace anonyme de pur libre-échange que les crises financières et économiques rendent peu à peu inviable, et que n’anime in fine aucun élan ou projet porteur, bref, dénué de réelle « espérance de vie » ! Enlisée dans la sacralisation du Marché, un nouveau monothéisme, l’Union européenne est ainsi devenue une machine à conditionner et à formater les esprits autant que les âmes. Prise dans les rets d’un projet utopique, l’Europe est maintenant confrontée à un risque géopolitique majeur : celui d’une sortie sans retour de l’histoire. La septuple crise - financière, économique, énergétique, démographique, politique, géostratégique et militaire – dont les sombres nuées montent à l’heure actuelle à l’assaut de l’horizon, porte en elle la perspective, non seulement d’une marginalisation de l’Union sur la scène internationale, mais pire, son éventuelle désagrégation géopolitique et territoriale. À terme, c’est donc le maintien et même la survie de l’Europe comme aire de rayonnement civilisationnel qui sont en jeu. Ce livre trace le fil rouge, la ligne directrice qu’il conviendra de suivre pour retrouver les chemins d’une Europe maîtresse d’elle-même et de ses destinées. Car à l’heure des périls, seule l’intelligence des événements et des forces de dissociation à l’œuvre pourra éviter aux Européens l’aboutissement de la logique catastrophique dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui largement engagés à leur corps défendant.