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La crise contemporaine n’est pas seulement économique et financière. Elle est avant tout intellectuelle et morale. En tant que crise épistémique, en tant que crise de notre rapport au savoir, elle renvoie nécessairement aux institutions à l’intérieur desquelles se produit et se conserve le savoir, à ces instances spécifiques qui par nature ont vocation à assurer le travail de réflexion et de transmission : l’enseignement supérieur et le monde de recherche.Sans doute n’est-ce pas un hasard si la crise de la recherche qui couvait depuis près de 20 ans est survenue au moment même où se déchirait le pacte républicain et où surgissaient dans le corps national les premières tensions communautaristes. Longtemps tenu en lisière, l’enseignement supérieur n’est pas un endroit « hors monde ». Il est un révélateur des tensions et des blocages qui traversent la société, un catalyseur des phénomènes qui la minent et l’entravent, un révélateur des phénomènes qui la guident et l’animent. L’examiner dans son fonctionnement et dans sa structuration organique, c’est se donner les moyens de repenser les problèmes qui traversent notre société et la manière de les surmonter. De là l’intérêt d’une étude consacrée à ce monde spécifique et singulier qu’est le monde de la recherche.