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L’histoire de fantôme, la ghost story pour faire référence à une spécialité anglaise, voilà qui fait toujours notre bonheur. C’est au tour de l’Anglais Perceval Landon, peu connu dans nos contrées – mais célébrissime dans le monde anglo-saxon –, de proposer une variante assez impressionnante de hantise. « Presque trop horrible », selon les termes de M. R. James, l’un des maîtres et théoricien du genre. Quant à ceux qui ont prétendu photographier les spectres (comme à Cincinnati, en 1875), Lafcadio Hearn s’applique à les démasquer, en dénonçant méthodes et procédés employés pour abuser des crédules.Dans un nouvel article consacré aux détectives des Ténèbres (ceux de la littérature populaire française des années 1930-1960), François Ducos en dresse un inventaire érudit qui recense « les humbles, les tâcherons de l’à-peu-près, les velléitaires frileux, mais aussi l’auteur en état de nécessité, sans oublier quelques francs-tireurs du non-sens, suffisamment possédés pour commettre des fulgurances impromptues où les actes gratuits conduisent directement de l’autre côté du miroir ».Sur l’étagère des antiquités nous trouvons un récit onirico-fantastique de Carl Weisflog (1770-1828), un temps familier d’Hoffmann et de Contessa, qui nous transporte, en quelque sorte, dans les Indes néerlandaises. Dans un registre différent, le récit pseudo-historique de Kirby Draycott nous emmène dans l’Allemagne du xvie siècle, assister au tragique supplice de Goetz de Berlichingen « à la main de fer ». L’article de Michel Meurger qui suit la publication vient rétablir quelques faits historiques concernant ce personnage, surtout connu grâce au drame de Goethe, et renouer avec la thématique de la machinerie suppliciaire déjà abordée dans Le Visage Vert avec la Vierge de fer.Deux auteurs modernes viennent compléter cette livraison. D’abord Jean-Pierre Chambon qui, toujours merveilleusement illustré par des collages de Claude Ballaré, nous conte un étrange voyage de la reine Zélia. Puis, nous avons le grand plaisir de présenter trois nouvelles « exquises et enivrantes », illustrées par Elka, d’Achillèas Kyriakìdis, traducteur en langue grecque de Jorge Luis Borges, mais aussi de Raymond Queneau et de Georges Perec. Son œuvre largement méconnue en France est évoquée par son traducteur, Nicolas Pallier.Enfin, un conte « impossible » de Gustave Guitton, écrit en collaboration avec Gustave Le Rouge, vient achever un numéro où humour et ironie sont distillés dans la plupart des textes.