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Les paysans ne sont longtemps apparus qu'au moment de leurs révoltes - ce qui pourrait laisser croire que leur quotidien n'est que conflictuel - dans les archives judiciaires, policières, dans les rapports des officiers royaux, avant qu'ils ne prennent eux-mêmes la parole, lors de la rédaction des cahiers de doléances. Appréhender les paysans par leurs révoltes, c'est s'interroger sur le sens de leur mobilisation et de sa cohérence. Celles-ci s'inscrivent, entre autres, dans la résistance au long processus de remise en cause théorique et pratique des droits collectifs et plus généralement des communs, et à travers eux des communautés paysannes ; processus par lequel s'est finalement imposée une conception exclusive et absolue de la propriété. Appréhender les paysans par leurs révoltes, c'est aussi s'interroger sur leur politisation, qui ne saurait donc se résumer à une inévitable intégration à l'espace politique national dans le cadre de la démocratie libérale et d'un système représentatif. Cette étude sur les paysans s'arrête au XIXe siècle, dans la France de la troisième République, période où les paysans constituent toujours la majorité de la population française : moment paradoxal, à la fois apogée de la France rurale -"la République en sabots"- et prélude à la "fin des paysans" et à "la fin des terroirs", à la transformation du paysan en agriculteur.