Prix public : 14,00 €
Apprentis poètes que nous sommes, Christophe et moi, suivant bien sûr l’adage loyal de Jean-Claude Pirotte, les poèmes délicats et discrets nous maintiennent dans ce lieu habitable comme nul autre. Où est mon pays ? s’interroge André Frénaud (« Où est mon pays ? », dans « Il n’y a pas de paradis »). Dans le poème. Mais toujours ce lieu fragile mis en doute, et par l’auteur du « Vieil Automne » (« et je n’ai même pas/ le moindre poème/ à faire valoir »), et par celui du « Passage des ombres » (« où est mon pays le saurai-je/ un jour le saurai-je ombres amies ? », Jean-Claude Pirotte). Le doute, le fugace, ce qui échappe, et ce que le poète peut saisir sur le papier, presque malgré lui, tracent une ligne de fuite qui compose avec le temps. Entendons-nous bien, le temps du poème n’est pas celui des villes besogneuses ; il est un temps mystérieux, celui d’un bois d’horloge à cadran, celui d’une nuit éternelle ou impitoyable, celui de la vision qui accueille le mystère sans vouloir le rendre captif.
– Éric Piette, extrait de la postface.