Prix public : 30,00 €
Dans l'Ouest peut-être davantage qu'ailleurs en France, l'industrialisation de l'agriculture, la précarisation des conditions du travail paysan et ouvrier ainsi que la transformation autoritaire du territoire, sont des préoccupations constantes dans les années 1970. Des luttes dans les zones rurales, qui s'appuient sur un sentiment d'attachement à la terre sont portées par les revendications de Mai 68 et par les libérations décoloniales en Afrique. Occultés par l'image de l'étudiant·e parisien·ne lançant des pavés, ces mouvements ne furent que peu visibles médiatiquement : pourtant, ils ont généré des expériences politiques, culturelles et artistiques qui aujourd'hui encore portent leurs fruits.Cet ouvrage documente des luttes et des contre-cultures en Bretagne et en Loire-Atlantique, telles qu'elles ont été chroniquées par des cinéastes, des photographes, des artistes et des militant·e·s à partir de 1968. Prolongement de l'exposition Contre-vents au Grand Café-centre d'art contemporain de Saint-Nazaire, il trace des intersections entre les luttes paysannes et ouvrières, les questions identitaires et écologiques, et propose une ligne de fuite depuis les actions collectives de récupération de terres agricoles des années 1970 jusqu'à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Contre-vents n'est pas un livre d'Histoire, mais bien de généalogies, qui restitue avant tout des expériences artistiques et leur articulation avec ces combats : théâtre collectif d'Armand Gatti, poésie paysanne d'Anjela Duval, cinéma de lutte des collectifs Cent Fleurs et Torr e Benn, de René Vautier, de Carole Roussopoulos, de Nicole Le Garrec et de beaucoup d'autres. Ces œuvres engagent une pensée de l'émancipation qui a encore aujourd'hui des choses à nous apprendre.Publié suite à l'exposition éponyme au Grand Café, Saint-Nazaire, en 2019.