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« L'impasse sexuelle sécrète les fictions qui rationalisent l'impossible qu'elle démontre ». Cette citation extraite de Télévision, souligne que, pour Lacan, c'est avec des fictions, à entendre dans toutes les acceptions que nous répondons au réel sexuel. Dans un passé pas si lointain, il revenait aux traditions, et d'abord religieuses, de leur donner consistance. Les identités sexuées, tout comme le choix des partenaires, y étaient « naturellement » (divinement) programmés, et relevaient de l'évidence. Il revient à Freud d'avoir remis radicalement en question ces évidences. Aujourd'hui de nouvelles fictions se développent offrant une grande diversité de modèles et de pratiques, de semblants et de jouissances. Elles se proposent comme autant de références nouvelles et donnent lieu, paradoxalement, à toutes sortes de fixations (de fixions) identitaires. Ces mouvements concernent, certes, des minorités, mais ils ne sont évidemment pas sans effets sur la clinique analytique dans son ensemble. De quelle manière ? Jusqu'à quel point ? Tout cela témoigne des modifications qui affectent le discours du Maître contemporain. Celui-ci a changé depuis que Freud s'appuyait sur le modèle familial pour théoriser l'oedipe, et aussi depuis que Lacan proposait sa propre lecture de l'oedipe reposant sur le Nom-du-Père et le signifiant phallique. Cela doit-il nous amener à envisager autrement la manière dont nous théorisons les identifications sexuées et les choix sexuels ? L'oedipe freudien, le Nom-du-Père, les mathèmes de la sexuation..., bref, les fictions théoriques qui nous servent de références pour penser les jouissances et les identifications sexuées, et qui répondent à un certain état du discours du Maître à un moment donné, doivent-elles être reconsidérées aux temps qui sont les nôtres ?