Prix public : 32,00 €
De la pagode chinoise construite par l’architecte britannique William Chambers dans les jardins de Kew en Angleterre aux palais baroques européens conçus par le peintre et missionnaire jésuite Giuseppe Castiglione pour le jardin impérial Yuanmingyuan (jardin de la Clarté parfaite) à Pékin, l’histoire moderne des relations sino-européennes a montré que l’Europe et la Chine n’ont cessé de se tendre le miroir au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. La Chine au miroir de l’Europe, l’Europe au miroir de la Chine : cet ouvrage explore le sens multiple de l’entrelacs des regards entre ces deux contrées et propose de faire le récit d’une fascination mutuelle, en expliquant les modalités culturelles spécifiques du regard porté sur l’autre. L’extrême mobilité de ces échanges entraîna une complexe circulation d’objets, de modèles, de formes, de motifs, accompagnée de la diffusion de récits de voyages, d’ambassades ou de missions apostoliques, et conduisit à un phénomène d’acclimatation et d’adaptation de l’image de l’autre. Ainsi, des objets et des esthétiques hybrides, sino-européennes et anglo-chinoises, virent le jour, tandis que la Chine fut le point de départ en Europe de réflexions esthétiques, politiques et culturelles, parmi lesquelles l’évolution de l’art du jardin paysager. Ce livre retrace les grands moments de ces regards croisés et s’appuie sur la théorie de l’orientalisme et l’esthétique de la réception pour explorer la fonction ornementale de la Chine comprise à la fois comme élément de surface et de structure, constitutif à l’élaboration de la conscience européenne. Dans une première partie, l’étude de la circulation des textes, des objets et des formes permettra de comprendre le processus d’adaptation et de réception de la Chine et de ses objets en Europe. La deuxième partie s’intéressera à la place du style chinois dans la culture matérielle européenne pour montrer que la Chine a contribué à l’essor d’un art de vivre des Lumières. L’entrelacs des regards et l’hybridité sino-européenne seront abordés dans une troisième partie consacrée à la peinture, l’art des jardins et la présence de la Chine sur la scène théâtrale européenne.