Prix public : 19,90 €
Je me rappelle avoir affronté l’épreuve habituelle des scènes de rue en me rendant à la station de métro avec l’impression qu’on les avait disposées devant moi comme les photogrammes d’un film : scènes de pestilence mentale et de désorientation, enfants maltraités et parents humiliés. Les gens étaient perdus, amers, belliqueux, remontés les uns contre les autres. Leurs leaders les avaient dupés, il n’y avait plus rien à espérer. Ma mission consistait à prouver la valeur des liens humains et jusqu’où deux personnes pouvaient aller pour les défendre. J’allais restaurer la confiance en cette époque cynique, du moins selon ma propre version cinématographique.
Participant de l’effervescence d’une communauté d’artistes à Chicago, ville en pleine métamorphose dans la décennie 1980-1990, Frank et Sophie, nostalgiques d’un paradis perdu et attisés par leurs pulsions, partent se confronter à une autre réalité : celle du sous-continent indien. Tout en traversant ces zones vibratoires et frénétiques, ils connaissent les affres d’une relation amoureuse amorçant son déclin et interrogent les figures incantatoires de femmes de légende (Vierge Marie, déesse Kali, Maria Callas…), oracles mystificateurs saturés de forces spirituelles qui marquèrent le destin du monde. Mais, un jour, à Bénarès, Sophie disparaît. Bien qu’éprouvé par diverses expériences annihilatrices de son propre ego, Frank n’a pourtant pas d’autre choix que de tenter de la retrouver.
Deuxième volet de la trilogie (après À contre-courant rêvent les noyés) mettant en scène Frank Payne et ses proches, ce roman célèbre la relation d’êtres déstabilisés par leurs émotions. Salué comme l’un des peintres les plus lucides et les plus implacables de la dislocation de nos sociétés et du « couple moderne », Carl Watson est l’auteur de Sous l’empire des oiseaux et d’Une vie psychosomatique.