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Il est de la trempe de Che Guevara. Il y a aussi de l’Indiana Jones en lui. Né en 1957 en Californie, Monté Melkonian (1957-1993) est un petit américain modèle, surdoué et précoce. Il est appelé à une brillante carrière mais c'est un adolescent au caractère bien trempé, avide de liberté et assoiffé de justice. A 18 ans, grand voyageur, polyglotte, il a déjà parcouru le monde. En 1978, il est diplômé en histoire à l’université de Berkeley. Il veut devenir archéologue, par passion mais aussi pour s'assurer une couverture. Gagné aux idéaux marxistes-léninistes et anti-impérialistes en vogue, il rêve de faire reconnaître le génocide arménien et, ce qui semble une utopie absolue, de libérer les territoires arméniens occupés par la Turquie dans une alliance révolutionnaire des peuples opprimés, comprenant les Kurdes et les Turcs.Il rejoint l’ASALA (armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie) dans les années 1970-80. Après avoir séjourné en Iran, au Liban et participé à des attentats, il devient le leader de l'opposition à la branche dure de l’ASALA. Il est emprisonné en France de 1985 à 1989. On le retrouve en Arménie soviétique au début des années 1990, quand l’URSS implose. Sa bravoure, ses aptitudes au combat, sa probité et son charisme en font un chef de guerre providentiel dans le conflit du Haut Karabagh (1988-1994) qui oppose les Arméniens à l’Azerbaïdjan. Contre toute attente, c’est la petite Arménie qui l’emporte face à son puissant voisin, croulant sous les pétrodollars. Quand Monté meurt blessé peu avant la victoire, à l'âge de 35 ans, il se hisse au rang de héros national et entre dans la légende. Une juste reconnaissance pour celui qui a certainement fait basculer l'issue de la guerre.