Prix public : 25,00 €
L'autobiographie d’Armen Garo (Karékin Pasdermadjian) se lit comme un roman, ou même un conte. Une Bohémienne prédit l'avenir de l'enfant à naître : « Il endurera de multiples épreuves au cours de sa vie, mais à chaque fois son étoile le protégera. Il connaîtra la notoriété... »Toute une époque disparue à jamais y est dépeinte avec pour acteurs le sultan, le tsar, une mosaïque de peuples dominés par les Européens... On s'y déplace toujours à cheval et depuis peu, en paquebot. Les contours d'un Eden se laissent percevoir ; menacé par un mauvais génie aux aguets.Issu d’une éminente famille de no-tables arméniens de Garin (Erzeroum), Armen Garo aurait pu devenir un heureux gentleman farmer, de retour au pays après de brillantes études d’agronomie en France, s’il avait su résister à l’appel au secours de son peuple victime des grands massacres de 1894 et 1896, sous le régime du sultan Abdul Hamid.Il s’illustrera à 24 ans, le 26 août 1896, en devenant malgré lui le chef du commando qui prendra d'assaut la Banque Ottomane, le temple de la finance ottomane. L’objectif ? Obtenir l’application des réformes en faveur des Arméniens, pré- vues, en vain, par le traité de Berlin.Si Armen Garo et ses camarades débordent de courage physique, on pourra leur objecter, comme l’écrit Gérard Chaliand en préface, « une absence de lucidité stratégique », malheureusement partagée par « une très large partie des élites nationalistes arméniennes. »Plus aguerri en 1905, le révolutionnaire prendra avec succès la direction de la défense des quartiers arméniens de Tiflis, capitale de la Géorgie, et en partie, de la diaspora arménienne.Mais le personnage ne parviendra pas à se départir de sa fougue et de sa franchise originelles. Elles atteignent des sommets lors d'un ahurissant échange avec Talaat, grand maître de la dissimulation. Invité dans la tanière du «Hitler turc» en juin 1914, il lui tient tête avec panache et lui dit ses quatre vérités.On connaît la suite.