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Après les attaques de Paris en 2015 et celles de Bruxelles et Nice en 2016, le lien entre la migration et le terrorisme commence à être établi par les gouvernements souhaitant créer des stratégies antiterroristes efficaces. Ce livre analyse l'utilisation des politiques migratoires et d'asile pour faire face au terrorisme international aux États-Unis et en Espagne. Ces pays, également touchés par le terrorisme, ont déployé une myriade de dispositifs « sécuritaires » dans leurs politiques migratoires et d'asile qui vont du refus d'entrée, de l'internement, de l'expulsion avec interdiction de retour de la personne considérée, jusqu'au contrôle d'identité fondé sur le profilage racial, la pénalisation de l'immigration non autorisée et le remplacement total ou partiel des peines d'emprisonnement par l'expulsion des étrangers suspectés de vouloir commettre des actes menaçant la sécurité nationale. Pourtant, cette multitude de dispositifs ne semble pas efficace pour lutter contre le terrorisme. Au contraire, elle sert à d'autres fins, plus liées à la « protection » de certains intérêts économiques et à la lutte contre l'immigration irrégulière. L'action de ces dispositifs semble servir à la création d'un système sélectif de surveillance de la population étrangère qui limite systématiquement les droits des étrangers représentant potentiellement un risque pour la sécurité. Ce traitement d'exception s'est traduit par la création d'un droit migratoire « de l'ennemi » qui limite les droits des étrangers et les « dépersonnalise ». Ce droit traite les immigrants en situation régulière de la manière la plus dure possible, tandis qu'il criminalise les étrangers en situation irrégulière. L'inclusion des dispositifs antiterroristes dans le droit migratoire et d'asile semble très performant dans la défense symbolique de l'économie locale, la sauvegarde symbolique de la culture majoritaire du pays d'accueil, la lutte symbolique contre les menaces de de sécurité.