Prix public : 11,00 €
"Les Lettres du jardin" est le premier titre d'une nouvelle collection (Les lettres de…) inspirée par la structure linguistique des langues sémitiques : en arabe (comme en hébreu), la plupart des mots ont pour origine trois sons, une racine qui se retrouve dans tous les mots d’une même famille. À partir de cette racine se fabriquent des mots selon des schèmes, en rajoutant des lettres avant, après, au milieu, de nouveaux sons. Comme un motif musical autour duquel on brode. Comme une formule qui se complexifie. Parfois, la racine est très claire, très simple : par exemple, la racine K•T•B rassemble dans une même famille tous les noms et verbe liés à l’écriture et l’on voit bien le lien entre un livre – kitâb, un écrivain – kâtib, un bureau – maktab, le destin (ce qui est écrit) – maktoub et le verbe d’écrire – kataba. Mais d’autres fois, on se demande ce qui peut bien avoir fait pousser ces mots dans le même champ, dans la même famille, à partir de la même racine tant leur sens semble à prime écoute éloigné. Les lettres du jardin explorent la racine J•N•N, l’une des plus jolies ! Qui nous a parue évidente pour ouvrir joyeusement la collection. Elle rassemble dans une même famille les mots jardin – junayna, paradis – janna, fou – majnoun, djinn ou esprit malin – djinn et le bébé dans la ventre de sa mère – janine. Layla Zarqa s’est emparée des mots de façon très ludique. Son principe d’écriture était de créer des étiquettes pour chaque mot et de les assembler, les combiner, les déplacer à souhait jusqu’à entendre sonner le poème. Clothilde Staës a créé des tampons, des formes en linogravure et comme Layla Zarqa avec les mots, elle joué et cherché le sens de chaque mot en image.