Prix public : 6,00 €
Des mille pages du si célèbre et si peu lu Livre des passages de Walter Benjamin, nous en tirons une quinzaine : parmi les 36 liasses (laissées à Paris en juin 40, au moment où l’armée allemande entre dans la ville) nous en prenons une (au hasard ?) – la liasse « k », intitulée « La Commune » ; et, en fabriquant ce petit manuel, la remettons gaiement en circulation, en France, en cet automne 2016. Le but ? Proposer d’entrer dans le chantier du Passagen-Werk, par la petite porte de cette liasse « k » ; et à l’exemple de celle-ci, montrer ce que pouvait bien faire Benjamin, assis à la Staatsbibliothek de Berlin (1928-29) puis à la Bibliothèque nationale à Paris (1934-40), sous la lampe, recopiant et accumulant des morceaux de citations, classant, coupant, marginant de « croix jaunes couchées », de « lignes ondulantes », ou de « disques bleus avec croix noires », son immense tas de notes destiné à préparer le livre énorme… Mais il s’agit aussi et surtout de s’interroger sur ce que pouvaient représenter, pour le philosophe, la Commune de Paris – et le projet politique de celle-ci. « Que voulait faire Benjamin avec ces notes aussi disparates, [...] dans un paysage politique aussi contrasté ? Y a-t-il quelque part une quelconque indication ? » C’est la question que se pose Marc Berdet dans la préface qu’on lira ici. Et pour apporter à cette question les éléments de réponse qu’elle exige, on verra qu’il est nécessaire d’installer sa recherche au plus près du matériau de cette liasse – jusque dans les trous de citations laissés par Benjamin…