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La mézine a disparu depuis cinquante ans. Comme son nom l’indique elle est originaire du Mézenc. Dans ce terroir aux conditions climatiques et géologiques particulières, l’élevage et l’engraissement à l’herbe sont perpétués depuis des siècles. Pourtant on ne sait pratiquement rien sur cette race bovine. Ce qui la distingue avant tout, c’est sa robe, le plus souvent de couleur froment, et son museau rose. La mézine est réputée pour son endurance. Elle possède des qualités précieuses : sa fécondité, sa facilité de vêlage, ses aptitudes maternelles, sa longévité, sa docilité. Bonne laitière, elle est aussi très appréciée pour la saveur de sa viande. De nombreux auteurs du XIXe siècle vont jusqu’à dire que c’est la race la mieux adaptée à la région.Ce qui va causer sa perte, c’est la recherche d’une productivité supérieure. Les effets de mode excluent les races locales au profit des races spécialisées. La disparition de la mézine illustre l’érosion de la biodiversité agricole en France. L’élimination de cette race locale est une perte irrémédiable du réservoir génétique bovin.Albert Roche est enseignant et poursuit des recherches sur la région du Mézenc en Haute-Loire et en Ardèche. Collaborateur régulier de Boutières en histoire, il a aussi publié : Quand retentit le tocsin, Ardèche 1914-1918 et Le loup, son retour, son histoire, en Ardèche et Haute-Loire.