Prix public : 29,00 €
École de la Misère commence sans bruits. Les souvenirs de Claire s’enchâssent à la manière des rêves, évoquant des images et des sensations, avant que l’un d’entre eux ne se fraye une place nette et laisse enfin s’échapper un dialogue entre père et fille : « Alors comment ça se fait qu’on l’ait jamais vu ton petit copain ? C’est un Nègre ou quoi ? ». Ce dialogue, très proche de celui qui se trouve au début du livre Nègres Jaunes, rappelle les mêmes protagonistes. Ecole de la Misère se souvient de Nègres Jaunes. Et de la même manière, Claire, avec la distance et les années, reconstruit son histoire au regard de celle, plus large et plus terrible, de sa famille, qu’elle retrouve à l’occasion de l’enterrement de ses grands-parents. En réponse au silence, aux politesses et à l’hypocrisie du cérémonial, elle se souvient. Un chemin labyrinthique à travers sa mémoire nous ouvre des portes sur des scènes d’incestes, d’héritages véreux, des photos du temps des colonies et des disputes violentes qui viennent mordre et illuminer un amour passionné. à chaque violence son histoire, à chaque misère son école.