Prix public : 33,50 €
Helmut Lachenmann, né en 1935, appartient à une génération qui fut confrontée, dès son apprentissage, au legs de la «musique nouvelle», dominée par l’idée du sérialisme intégral. Il en retint l’idée d’un renouvellement des catégories de la pensée et de l’écoute, et ses années de formation auprès de Luigi Nono le sensibilisèrent aux significations sociales qu’elles impliquaient. Mais si Lachenmann s’orienta vers de nouveaux mondes sonores, c’était moins pour y cueillir des «sons neufs et inconnus» que pour y découvrir «de nouveaux sens, une nouvelle sensibilité à l’intérieur de nous-mêmes, une perception transformée». Celle-ci rejaillit sur les musiques les plus familières, qu’il s’agit de redécouvrir «comme un monde qui soudain sonne de manière étrange». L’esprit critique, ici, naît de la révolte contre le cours du monde. La réflexion est intimement liée au travail de création, les motifs éthiques et esthétiques se nourrissant mutuellement. Les textes présentés dans ce volume témoignent d’un tel engagement, qu’ils soient analytiques ou esthétiques, qu’ils traitent de Beethoven, Wagner, Mahler, Webern ou de ses propres pièces, dont certaines sont étudiées en détail. La musique et le métier de compositeur y apparaissent comme une «expérience existentielle».