Prix public : 15,00 €
Professor Bad Trip est une œuvre iconique de la musique récente. Ce triptyque composé entre 1998 et 2000 fait appel à un petit ensemble dans lequel se font entendre une guitare électrique avec ses effets de saturation, un sifflet utilisé par les Beatles et par Freddy Mercury, et un harmonica. Ces instruments inhabituels dans les formations de musique contemporaine témoignent de l’intérêt de Fausto Romitelli pour les hybridations entre musique savante et musique rock. Il n’est donc pas étonnant que le compositeur italien emprunte à la sphère populaire l’idée de transe et celle d’états de conscience altérés. En l’occurrence, dans Professor Bad Trip, il travaille sur les phénomènes de perception induits par la prise de substances hallucinogènes, tels que ceux décrits par Michaux sous l’effet de la mescaline et s’inspire d’un imaginaire psychédélique. Chez Romitelli, la recherche d’une musique âpre, puissante et directe vise à l’expression d’une violence cachée et se manifeste par une dérive chaotique du matériau comme principe formel. Élève de Donatoni, attiré à ses débuts par la musique de Ligeti et celle des musiciens spectraux, Romitelli a cherché tout au long de sa trajectoire à concilier cette matière sonore éruptive avec un véritable travail d’écriture, et il s’est appuyé pour cela sur l’appareillage électro-acoustique, notamment celui de l’IRCAM. Luigi Manfrin, compositeur, philosophe et musicologue italien né en 1961, retrace dans ce livre l’itinéraire du compositeur, son souci d’un style ouvert à des musiques autres, son travail avec les outils informatiques et ses réflexions sur les théories linguistiques comme la phonologie, mais aussi son intérêt pour les démarches artistiques de personnalités telles que Henri Michaux ou Francis Bacon, avant d’aborder plus concrètement Professor Bad Trip, dont il offre une analyse détaillée. C’est le premier ouvrage en français consacré à Fausto Romitelli, compositeur né en 1963 et mort prématurément en 2004, suite à une longue maladie. La traduction du texte original en italien est assurée par Laurent Feneyrou avec l’aide de Martin Kaltenecker.