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Depuis quelques années, plus précisément depuis l'ouverture des centres de prise en charge des douleurs chroniques, les médias se sont emparés de la souffrance physique. Ils la dépeignent comme une malédiction à combattre à l'aide de tous les moyens offerts par les sciences médicale et pharmaceutique, n'hésitant pas à la qualifier de “scandale”. Ainsi, notre époque marque la transition d'une éthique d'acceptation de la douleur, épreuve inéluctable de l'existence humaine, à une éthique du refus de souffrir et de l'impératif thérapeutique. Toutefois, certains domaines cèdent avec difficulté à cette mutation culturelle ; l'obstétrique en constitue un cas exemplaire. En effet, les douleurs de l'accouchement, bien que rangées par les spécialistes parmi les plus intenses qui se puissent éprouver, bénéficient encore d'une forte acceptabilité sociale. L'ouvrage, parti d'une enquête sur les représentations contemporaines de la douleur, tente de comprendre quelles logiques sous-tendent une telle contradiction : pourquoi est-il acceptable, voire préconisé, d'accoucher dans la douleur au sein d'une société antidoloriste ?