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En 1938, le Conseil fédéral publie un message qui va faire date dans l'histoire de la politique culturelle: il appelle au renforcement de l'identité helvétique par la culture pour faire face au développement grandissant de la propagande étrangère. Il propose la création de Pro Helvetia, qui deviendra par la suite l'institution principale de la politique culturelle fédérale. À la même époque, plusieurs diplomates suisses commencent à prendre en compte l'art et la culture dans leurs pratiques. La culture suisse devient dès lors un outil au service de la propagande et de la diffusion de l'image officielle du pays sur la scène internationale, mais aussi un moyen d'entrer en relation avec un monde pris dans les luttes d'influence dues à la guerre froide. Elle n'est cependant pas qu'un objet de négociations diplomatiques, et les artistes vont aussi bénéficier de l'attention que leur porte désormais la Confédération pour s'exposer à l'étranger. Faite de tâtonnements, d'hésitations et de reculs, mais aussi d'échanges fructueux et d'initiatives personnelles parfois audacieuses, la politique culturelle de la Suisse à l'étranger a été construite de manière pragmatique et souvent silencieuse. Cet ouvrage analyse les conditions de son émergence et son fonctionnement en s'attachant particulièrement à l'étude des acteurs et actrices de cette histoire.