Prix public : 17,00 €
En 1941, Eugenio Corti est envoyé, à sa demande, sur le front russe. Il a vingt ans. Elevé dans une famille catholique, il estime douteuse la revendication du communisme d’être la réalisation de l’idéal chrétien, et son engagement au sein des troupes italiennes, aux côtés de l’Allemagne nazie, est l’occasion de vérifier ce postulat. Alors que les combats sur le front stagnent, il parle avec les habitants. Il découvre qu’il n’y a pas de famille n’ayant au moins un membre tué par le régime ou déporté en Sibérie, il écoute le récit des années terribles de la famine en Ukraine. Cela deviendra Le Cheval rouge (L’Age d’Homme, 1996), son chef d’oeuvre inspiré par la campagne de Russie. Le présent ouvrage est le matériau de cette histoire, il s’agit de sa correspondance complète envoyée à sa famille en Italie depuis le front ukrainien : environ cent lettres rédigées de juin 1942 à juillet 1943, accompagnées de photos prises par le soldat, ici restituées. Dans le sillage de Vassili Grossman, Corti rejette les deux totalitarismes du XXème siècle : le communisme et le nazisme. L’auteur, pudique, ne voulant pas alarmer ses proches, tait l’horreur des combats. Et c’est dans les silences que le lecteur devine la terrible épreuve des soldats qui entameront une retraite apocalyptique décrite dans La plupart ne reviendront pas. Témoignage unique sur les conditions du front russe, Je reviendrai est le chaînon manquant de l’oeuvre d’Eugenio Corti (1921-2014), à la source de son oeuvre littéraire.