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Que l'on ne s'y trompe pas, la faim dans le monde n'intéresse pas seulement un petit cercle d’agronomes, de scientifiques, de diplomates et d’humanitaires, mais interpelle chacun de nous. On oublie que le premier acte politique que nous accomplissons, tous les jours, est un acte d’achat qui consiste à choisir ce que l’on va consommer. Pourquoi 821 millions de personnes ne mangent pas à leur faim ? Mais, qu’est-ce que la faim ? « Vous avez faim, vous êtes nés du bon côté, il vous suffit d’ouvrir le frigidaire. » (page 83). Comment réagit la communauté internationale face à cette misère ? « Les alliés et amis sont servis les premiers. Les nations réfractaires sont ignorées ou carrément sanctionnées. No interest, no action. » (page 91). Mais que font les Ong et l’Onu ? « Ou bien, ce sont des scènes d’avions, gros porteurs, qui se déposent, en direct, sur un aéroport de fortune “ L’atterrissage est risqué, mais il faut bien que nous, fonctionnaires humanitaires, exercions notre mission pour venir en aide aux populations dans le besoin où qu’elles se trouvent…”, précise-t-il, en bras de chemise, la cravate au vent, larmoyant d’un œil, cherchant les caméras de télévision de l’autre. (page 113). Et les femmes dans tout ça ? « Gardiennes des ressources et des savoirs locaux, dans toutes les sphères sociales, les femmes font souvent les travaux les plus pénibles, à la maison comme en dehors. Elles subissent l’autorité des hommes et sont la plupart du temps maltraitées. Elles sont pourtant à l’origine des deux tiers aux trois quarts des aliments, dans les pays en développement, et réalisent la moitié de la production alimentaire mondiale. » (page 155).