Prix public : 32,00 €
Obskure.Com, janvier 2013, Sylvain Nicolino<br><br>Le contenu dense, comme toujours avec cet éditeur, présente les différents membres du groupe emblématique de la première scène punk new-yorkaise ainsi que le parcours chaotique mais cependant rectiligne de leur création. C’est Monte A. Melnick, souvent présenté comme le « cinquième Ramone » qui est au centre de l’étude. Manager, roadie, conducteur, assistante sociale, psychologue d’urgence, ami : c’est grâce à lui que le groupe a traversé tous les obstacles, personnels et professionnels.<br><br>On retient habituellement des Ramones le fun des mélodies et l’acidité d’une réputation de Dalton’s du punk-rock, mettant en avant la probable stupidité des musiciens et leur singulier look digne de ce que les BDs rock’n’roll donneront par la suite (on pense bien sûr à notre Margerin national). Ce livre, en allant au fond des choses dévoile une vérité toute autre et impose le respect.<br><br>Musicalement, les titres des Ramones sont devenus des tubes, directs, efficaces, variés et tapant juste à chaque couplet et refrain. Sur le plan humain, ce voyage dans l’envers du décor révèle les difficultés incroyables que Dee Dee, Joey, Johnny ou encore Tommy, CJ, Marky ont eu à vivre cette vie-là. Double réussite, donc, musicale (on le savait) et humaine (on le découvre mieux).<br><br>La vie de manager ne peut se conjuguer avec les fêtes à outrance : Monte A. Melnick a été souvent obligé de rester sobre, seul à bord, pour assurer toute la logistique du groupe en tournée. Les détails des trajets, des réservations d’hôtels, des contrats avec des salles, des ennuis de passeport aux pages toutes remplies, des restaurants à retenir, des bières à trouver et même les emplois du temps respectifs pour enregistrer des disques sont une riche source d’enseignements sur ce métier bien prenant. Un travail sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Une tournée, c’est à la fois des grandes vacances et un boulot interminable. En première ligne face aux désirs et caractères de toute une équipe, face aux vols de camion et à la nécessité de remplacer tout le matériel pour la date suivante, Monte ne tire néanmoins pas la couverture à lui mais dit, dans de courts et nombreux extraits d’entretiens, ce que fut sa vie. C’est le journaliste Frank Meyer qui discute avec lui, sur un ton détaché, donnant aussi la parole aux divers protagonistes et artistes de la période, obligeant chacun à réagir, à remonter le temps et à raconter ce que furent les Ramones. <br>(Extrait)