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Pierlyce : l’ovni
Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre de cet article, les lignes que vous allez lire n’ont pas été tirées de quelque revue spécialisée dans les mystères ufologiques. C’est bien d’une publication qui se veut littéraire, et même poétique, dont nous allons vous parler.
Pourquoi « ovni » alors, nous direz-vous ? Eh bien parce que, comme il en apparaît quelquefois dans le ciel constellé de la littérature, cette publication-là, mi-récit mi-poèmes, ne ressemble à rien…
Pour nous, cela a commencé par un étrange poème tombé on ne sait trop d’où en décembre 2004 dans notre boîte aux lettres – en faisant Plouf !... – puis par la parution d’un premier fascicule tout aussi bizarre en mars 2005. Pour d’autres, comme la revue Florilège, cela commença en décembre 2005, dans son n°121, puis se reproduisit en septembre 2006, dans son n°124…
Or voilà que ça recommence, sous la forme d’un livre cette fois, un petit volume de 144 pages de vers et de prose mêlés, écrit dans une langue où se com-binent formes littéraires et langue parlée, et signé d’un certain Pierlyce.
Mais de quoi – ou plutôt de qui s’agit-il ? Eh bien ! tout simplement d’un jeune poète – bien que ce n’en soit pas encore exactement un. Disons plutôt d’un jeune terrien qui se sent poète.
Le problème c’est que, tout poète qu’il se sente, il ne se reconnaît absolument pas dans tous ces rimailleurs du dimanche qu’au hasard des salons et des séances de dédicaces où le poussent la curiosité autant que le secret désir de se faire lui-même, un jour, voleur de feu, il est amené à rencontrer, et qu’il soupçonne, et même qu’il finit par accuser d’avoir par veulerie laissé s’éteindre la poésie.
Il faut dire que si notre jeune auteur s’interroge – et par la même occasion nous interroge – sur la place du poète en ce début de
ce début de 21ème siècle – si tant est qu’il en ait encore une… – la définition qui semble être la sienne de la poésie n’a de toute évidence que peu à voir avec la leur. La grande différence tient essentiellement en ce que pour lui, au lieu de continuer par les mots à enjoliver le monde, l’enfant des Muses se devrait à notre époque d’en exploiter, d’en explorer les laideurs, la violence. Que cela fasse de ce pauvre orphelin, en fait de leur enfant, l’arrière-arrière-petit-cousin-très-éloigné des Muses, n’a pour l’auteur que peu d’importance ; le principal étant de « relancer la machine »…
C’est donc bien, si vous vous procurez ce petit livre d’aspect anodin, une sorte de manifeste que vous aurez entre les mains.
Attention cependant ! Sa lecture ne présente a priori aucun danger, mais lorsque vous le reposerez, vérifiez bien toutefois que vous pouvez replier l’auriculaire – à moins, pour le coup, que ce ne soit le majeur…
Article paru dans VERMIFUGE, la feuille n°1 (mars 2007).