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Débattue depuis deux siècles, dans la France du Second Empire, en 1900 à Londres, dans la Russie révolutionnaire, à Berlin et à Vienne autour de Martin Buber et du mouvement sioniste, à Jérusalem avec les pionniers, dans le Montparnasse des années 20, à New York durant les sixties, la question « existe-t-il un art juif ? » semblerait insoluble. Régulièrement, les philosophes ou les théologiens s’enlisent dans l’analyse de l’interdit de l’image et les historiens et les historiens de l’art ressassent, face au déni antisémite, les allusions archéologiques, exposent des judaïca et convoquent Modigliani, Chagall ou Barnett Newman…Quelle catégorie, en effet, pourrait recouvrir légitimement les antiquités bibliques, les objets de culte, des scènes de la vie du schtetl, un paysage de Pissarro et des toiles abstraites de Rothko ?Dominique Jarrassé interroge la question elle-même et examine pourquoi la notion d’art juif a été si souvent manipulée, pourquoi tant d’avis divergents émis. En montrant comment on a écrit l’histoire de l’art juif, il tord le cou à des appellations comme « école juive de Paris » et dénonce l’usage fallacieux de concepts nationalistes ou biologiques comme « artistes juifs », ainsi que les dérives d’un marché florissant…À la lecture de cet essai, il apparaît clairement que toutes ces variations sur l’art juif, ou les arts juifs, sont d’abord des variations sur l'« être juif ».