Prix public : 10,00 €
Une poésie « coup de poing et cocktail molotov », qui envoie ou qui déménage, qui dénonce et souhaite en découdre. Une écriture qui me réconcilie avec une certaine idée de la poésie engagée d'hier, en la dépoussiérant, avec un jeu de jambes tonique et des attaques digne d'un champion de Kick-boxing !<br><br>Telle m'est apparue, au fil d'une lecture enthousiaste, la poésie urgente et instinctive de Grégoire Damon.<br><br>Je vous suggére de lire au plus vite le premier livre-manifeste de ce jeune poète - sans concession - qui alterne poèmes courts et longs, revendicatifs et extrêment bien torchés.<br><br>En 1969, le livre « Oiseaux mohicans » de Daniel Biga fit l'effet d'une bombe dans le milieu poétique. En 2013, Grégoire Damon frappera-t-il aussi fort ?<br><br>En tout cas, « Mon Vrai boulot » est un livre-dynamite qui force le respect.<br><br>La jeune génération s'y reconnaîtra sans doute. Ses combats, ses révoltes, ses galères et ses protestations (tendres et véhémentes) y sont consignés à chaque page.<br><br>Charles Bukowski a écrit quelque part : « Il y a plein de gens qui braillent la vérité, mais sans classe c'est foutu d'avance. »<br><br>Grégoire Damon a bien retenu la leçon.<br><br>La preuve :<br><br> Vingt-cinq minutes<br><br>trois ans de carrière<br>dans une enseigne de restauration rapide très connue<br>depuis trois ans je me lève<br>en me demandant de combien de boeufs de poulets et de<br>porcs<br>je suis indirectement responsable de la mort<br>vingt-cinq minutes<br>c'est mon temps de trajet quotidien<br>vingt-cinq minutes de jambes<br>vingt-cinq minutes à me faire pousser des jambes dans la<br>tête<br>vingt-cinq minutes<br>c'est le temps d'un accouchement de poème au forceps<br>alors après vous pouvez bien me dire<br>un peu de compétitivité mon pote allez tu vieillis tu<br>deviens mou<br>vous pouvez bien me faire sentir aisselles à l'appui<br>qu'il devient difficile de faire la différence<br>entre les boeufs les poulets les porcs de l'holocauste<br>précité<br>et mon moi odeur corporelle<br>m'en fous j'ai mon poème<br>vingt-cinq minutes<br>pour poser ma bombe aux endroits stratégiques<br>je sais comment éviter toutes les caméras<br>et un jour elle explosera<br>et vous verrez les taches que fait le rire<br>sur vos chemises réglementaires<br><br><br>Ce poète « ne perd pas son temps à remâcher son angoisse générationnelle en poèmes recongelés ». C'est tout le contraire...<br><br>Lorsque Grégoire Damon écrit, il entre en guerre, rendant coup pour coup à ce monde rude, fourbe et brutal des nantis, financiers, petits chefs et autres politicards véreux, qui méprise notre jeunesse, lui ment, l'asservit, sous couvert de chômage, de crise et de discours managérial bien huilé. Mais plus personne n'est dupe.<br><br>François-Xavier Farine, in Poebzine<br>http://poebzine.canalblog.com/archives/2013/07/31/27756461.html<br>