Prix public : 7,50 €
Que devient le réel quand on le bombarde quotidiennement d'injonctions à la consommation, quand le spectacle de masse des fictions corporatives publicitaires plonge ses citoyens dans un état permanent de narcolepsie sensorielle ? Dans un monde où la vie ordinaire n'est plus très loin de ressembler à une sitcom, ou à « une annonce publicitaire dont on aurait enlevé toute trace du produit annoncé » (Agamben), que peut encore le roman ? 1967 — Guy Debord désigne et inspecte la Société du spectacle. 1985 — Don DeLillo en extirpe un roman qui se lit comme l'encéphalogramme de la vie mentale américaine à ce moment de son Histoire. 2016 — Juan Francisco Ferré, à partir du littéraire et de l'imaginaire DeLillo-esque, repense avec toute son ironie, sa clairvoyance et sa virtuosité notre condition contemporaine. Sans sentiment et sans dialectique, le grand style en philosophie. Juan Francisco Ferré est un romancier espagnol renommé pour son approche Pop, baroque et transmédia de la littérature — visant à spectaculariser le langage pour mieux décrire notre « réalité médiatisée ». Il remporte en 2015 le prestigieux prix Herralde pour son roman Karnaval, une farce polyphonique et grotesque autour de la médiatisation de l'affaire DSK. Son œuvre romanesque est publiée en Espagne chez Anagrama, et en France aux éditions Passage du Nord-Ouest. Il est également l'auteur de nombreux essais sur la littérature et le cinéma — qui attendent toujours d'être traduits. Le livre américain des morts (vivants) est son premier essai publié en France.