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Souvent considérée comme secondaire face à la peinture, la sculpture n'en a pas moins opéré sa révolution formelle qui s'est développée en deux phases, d'abord l'époque de la modernité des dernières décennies du XIXe siècle, avec l'impressionnisme de Rosso et le primitivisme de Gauguin. La statuaire, qui avait été l'objet d'un engouement sans pareil, est alors peu à peu abandonnée pour une sculpture de petit format et une approche plus expérimentale. Refusant l'emphase monumentale, la sculpture de cette modernité annonce la période des avant-gardes du début du XXe siècle, dont les courants novateurs se manifestent avec la plus grande radicalité. Les inventions s'y multiplient et s'y répondent, que ce soit le cubisme de Picasso, l'expressionnisme de Kirchner, le futurisme de Boccioni, le cubo-futurisme de Duchamp-Villon, le constructivisme de Rodtchenko, le dadaïsme d'Arp ou d'Hausmann, lesquels sont suivis par le néoplasticisme, l'art abstrait, le surréalisme, etc. Les décennies de la modernité puis de l'art d'avant-garde n'ont pourtant jamais été étudiées du point de vue de la sculpture. Aucune étude d'ensemble n'aborde les phases, les caractéristiques, l'ampleur et les problèmes spécifiques de ce renouvellement radical de la sculpture, qui s'est déroulé sur une durée de près d'un demi-siècle. Cet essai relève le défi en analysant les étapes et les différents choix de cette révolution formelle. Il ne se contente pas de dresser le premier panorama complet de cette évolution, mais il en étudie aussi les phénomènes marquants, telle la grande contribution des peintres qui se sont approprié la sculpture pour explorer, dans les trois dimensions de l'espace réel, leurs idées plastiques. Ce faisant, cet essai vient combler une lacune dans les études de l'art moderne et d'avant-garde entre le XIXe et le XXe siècles.