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« Ce fut à cette lueur effrayante qu'enivré par la fureur du combat, je crus voir... je vis peut-être une femme d'une beauté ravissante... elle était sans armes et sans défense au milieu du danger qui l'environnait de toute part ; mais loin de paraître inquiète, une joie frénétique brillait sur son visage ; elle parcourait les rangs avec rapidité, volant partout où la mort était la plus certaine. Je la voyais bravant le mousquet et le cimeterre, saisir indifféremment le bras d'un musulman ou d'un chrétien, diriger le fer dont il était armé vers le sein de son ennemi, l'y plonger sans frémir, et teint de sang, l'en retirer pour immoler une nouvelle victime. Oubliant ma sûreté et ma vie, je ne songeais plus à combattre ; je voulais joindre cette beauté fatale aux deux partis, pour m'assurer qu'une vision n'abusait pas mes sens, mais toujours des chariots, des canons renversés, des soldats entassés et expirants me séparaient d'elle ; cependant mes efforts attirèrent ses regards, en me voyant un rire effrayant errait sur ses lèvres... « Guilford, me dit-elle, pense à Gemmalie... moi, je ne t'oublierai jamais. » Gemmalie, texte anonyme paru en 1825, se présente comme une version féminine du Vampire de Polidori, imite Le Siège de Corinthe de Byron et met en scène une créature maléfique proche des récits de l'Antiquité et des contes Mille et une Nuits. Suivi de sept textes de Philostrate, John Keats, Les Mille et une Nuits, Collin de Plancy, E.T.A. Hoffmann, Alphonse Le Mire, et un anonyme. « Ce sont des espèces de sirènes selon les uns ; d'autres les comparent aux gholes de l'Arabie. » (Collin de Plancy)