Prix public : 18,00 €
Sarah Vajda signe ici un roman d'amour, l'histoire éternelle d'un homme et d'une femme, de Jaroslav et Djamila. Elle, petite-fille de harki, dans la France des années 70, supernova aux échos éternels, échappée d'une carte postale mêlant Annecy et la petite maison dans la prairie, est désormais emmurée vive dans l'âge de l'impossible : celui de l'épouse soumise à un mari honnête, dans ce F3 du neuf trois, cité des poètes. "En moi pleurent toutes les orphelines de guerre, les enfants martyres, mes tantes enterrées vives pour crime d'être nées filles..." Peut-on tomber amoureuse à l'âge de l'impossible ? Il suffit de croiser un doux colosse slave au corps ouvragé par la vie des chantiers, de passage dans son exil de l'Ukraine jusqu'au-delà de l'Océan. Jaroslav, trois syllabes comme une valse. L'homme et la femme vont thésauriser quelques instants où le trivial se mêle au sublime, ils vont se replier sur l'esquisse de leur bonheur, comme des adolescents cultivent l'impossible, impossibilité hautement arrangée par la glaciation des jours. Les affres de la passion guettent et les conventions d'aujourd'hui sont en embuscade. Nico, vieil ado révolutionnaire au cœur d'artichaut est là pour nous, pour nous rapprocher de ces amants et nous faire entrer en littérature. Ce spécialiste en psycho, socio, ethno… cette âme affamée de justice, a choisi Djamila comme « sujet d'étude » pour comprendre, illustrer, analyser… l'acculturation. Mais le malheur n'exige aucune description, seulement la compassion. Toutes les petites filles se proclament uniques et se réveillent… mariées. Dans une langue à la fois minérale et charnelle, baroque et retenue, trempée d'histoire et de littérature, Sarah Vajda compose une chanson pop, un tube qui met en musique un conte tragique, celui de l'amour absolu. Sarah Vajda signe ici un roman qui nous trottera dans la tête bien des années après, capable de toucher un public très large.