Prix public : 21,00 €
L'épopée des revendeurs de la quincaillerie thiernoise et des colporteurs des Bois noirs est insolite et extraordinaire. Durant près d'un siècle, ils ont parcouru la France, l'Europe, puis poussé leurs commerces des côtes et des îles méditerranéennes jusqu'au Moyen-Orient et aux portes de l'Asie, des Canaries aux Petites et Grandes Antilles jusqu'aux trois Amériques. Profitant du désengagement des marchands-bourgeois qui monopolisaient jadis la vente des productions thiernoises, poussés par la nécessité de trouver des ressources complémentaires pour nourrir leur famille, ils sont rapidement passés maîtres dans l'art de vendre. Mais ils ne se sont pas contentés de proposer les produits thiernois. Après avoir gagné la confiance de fabricants lyonnais et espagnols, ils revendent des couvertures, des articles textiles ménagers et des vêtements divers, s'adaptant sans cesse aux attentes et aux goûts des acheteurs étrangers. Opportunistes, ils vendent aussi des armes en Italie garibaldienne, en Grèce et en Turquie aux riches habitants inquiets du brigandage local, au Mexique suivant les troupes de Napoléon III. Dans le versant forézien des Bois noirs, ils vont se charger de la filasse de chanvre et de coton et commercer la mousseline de Tarare. Mais, contrairement à d'autres régions où le colporteur s'exporte au loin et ne revient plus, celui des Bois noirs reste attaché à son terroir, et les capitaux gagnés par son habilité commerciale, lui servent à acheter des terres et à construire ou améliorer son habitat familial. Les exceptions à cette fidélité sont tardives et ne concernent que quelques colporteurs enrichis dans le négoce international ou encore ceux devenus bazardiers dans l'opulente Champagne. Car, comme l'heureux voyageur de poète Du Bellay, notre colporteur ne pense, fortune faite, qu'à « vivre entre ses parents le reste de son âge ». Pour faire revivre cette grande aventure, nous avons sélectionné 30 destins significatifs, des plus heureux aux plus tragiques.