Prix public : 14,50 €
Poèmes du 11 juillet et d’ailleurs a été écrit en très grande partie le 11 juillet 1984. Précisément dans la nuit du 11 au 12 juillet. Enfin, pour être vraiment précis, la structure du recueil et plus de la moitié des textes ont été rédigés cette nuit-là dont Bologne, pivot de l’ensemble. Cette nuit était un peu spéciale. J’étais seul pour la première fois depuis six semaines et, comme souvent lorsque je suis seul, je conversais à part moi, refaisais le monde, couvrant ces grandes feuilles d’écolier, quadrillées et margées, de mon écriture illisible. Il me fallut quelques temps, une ou deux semaines, pour me relire et mettre au propre ces pollutions scripturaires qui déchiraient littéralement les grands carreaux de mes feuilles. Puis, ces Poèmes du 11 juillet et d’ailleurs ont été publiés avec Mes amours noires. Un recueil en incise d’un autre recueil. Un supplément. J’aimais cette idée de cacher au sein d’un livre un autre livre. Depuis, certains des textes présentés ici ont été repris dans différentes revues poétiques. Poèmes du 11 juillet… a toujours eu une place à part dans mon travail. Sans doute parce qu’il n’est pas un vrai « recueil » au sens propre du terme. Je n’ai rien recueilli, ou presque. J’ai construit un ensemble. Comme un musicien travaille son album. C’est aussi à partir de cette composition que j’ai commencé à réfléchir aux structures spiralées où le texte s’enchaîne à lui-même pour progresser. Ce sera la construction de L’Anamnèse, roman où j’explore, sous le prétexte d’une fausse autofiction, nos capacités à sélectionner nos souvenirs pour réécrire, sans cesse, notre histoire. Que dire de plus ? La présente édition a été revue, quelques corrections de rythmes principalement, un mot chassant un autre, et augmentée de quelques textes par rapport à la première édition. Les illustrations sont extraites des Maisons Usher de Valérie Lamarre.